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Depuis que mon ami
depuis que mon ami est parti
je ne crache plus sur les morts
je vois venir ceux qui passent
dans le chemin qui vagabonde
la terre se creuse sous les pas
qui vient en face je le salue
je l’accompagne en silence
« comment t’appelles-tu ? »
je ne réponds pas
mais je marche aussi bien
moitié rêveur moitié inquiet
il n’y a rien pour effacer ce rien
à la place d’un homme fidèle
alors je me couche souvent
pour tomber de l’horizon
je ne veux pas m’éloigner
d’autres me transportent
mais ne me guérissent pas
mon secret je le garde
et juste dire son nom
cela serait le trahir
m’arracher à lui
maintenant où suis-je ?
sur un navire de pierre
creusant debout ma vague
et l’enfant qui bave
c’est un baiser hasardeux
sur du papier journal
daté de son départ
et moi ici déchiré
déchiré
Tags : ami, jean-claude leroy
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Commentaires
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du rivage
merci