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Elle avait sur le sein des fleurs de mimosa (extrait)
Julien Bosc
Elle avait sur le sein des fleurs de mimosa
Et
Sur les lèvres
Des mots de non-silence venus de là où loin le large de la mer
Entre bleu et vert
*
Un long temps passa
Des siècles qui sait
Que ses yeux s’ouvrissent
Là où partout dans la nuit
Entre gris et noir
*
À la croisée des quatre couleurs :
D’où venez-vous ?
D’un amour fou
D’une racine vivace survivant à chacune des saisons et dont le dernier mot est l’écho silencé du premier
*
(Or
Un matin d’hier
À l’angle de deux rues
La mort)
*
Le ciel
Entre orange et rose
S’ouvrit sur la baie et loin d’ici à là sur les côtes hautes et déchirées
Le vent tomba
La lune fit son œuvre
Vint l’estran
Des deux mains elle se retint de défaillir
Et
Pour déverrouiller la porte du rêve dit les mots du corps
*
À l’énoncé de ces quatre mots devait ici s’engager le semblant du récit mais
D’un éclat de miroir en plein midi partit le feu
Entre rouge et jaune
Brulant sur son passage
Les lieux
Les noms
Les souvenirs
Les voix
Arbres et visages
Le fil et sa bobine
Tout
Fors elle la fleur la mer
Et ce qui sans début trame ni fin s’ébat dans le sang la sève et la lame
:
Les mots du corps
*
Ainsi du semblant du récit ne resta-t-il plus qu’un ombre imparfaite et mouvante
Agitée par des courants violents et contraires
[…]
Julien Bosc (2011)
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