solitude sans plus d'écho sans plus de sens avec plus rien à construire à l'intérieur avec ce grincement à la place et cet aperçu du gouffre sur lequel on se penche avec vertige et vestige à la place des bras tord-boyau à la place du ventre minuteur à la place du cœur et un feu dans l'estomac où s'allume n'importe quoi les deux jambes sont à genoux d'avoir trop tremblé de fièvre et d'inaccomplissement les deux jambes qu'on a perdues d'être immobile au-dessus des mots qui restent dans la gorge les ongles dessinent des coupures sur le putois qui chasse les terriers sont occupés par des espèces disparues ça vaudra peut-être quelque chose un jour pour une quelconque fondation Pinault tous ces excréments de cinglés enfermés dans des grottes à ne plus rien dire pendant des vies entières à ne plus satisfaire l'instinct social sans rien faire de rentable ou de distrayant on en peut mais de tout ce cirque cette agonie qui circule en propagande on en peut plus du tout sans respirer rien qu'avec le mental se faire un monde vivable littérature, territoire, nuage solitude malade, du malade et du bon temps tout se confond quand c'est trop dernier solo trop dernier dans l'heure du devenir trop généalogiquement dernier trop dernier sur l'échelle des soupirs trop dernier parmi les derniers oubliés en terre comme les premiers hommes les tout premiers qui se croyaient déjà sans avenir au fond, c'est quoi ces millénaires ? ce temps perdu en chagrin et en attente ce mouchoir de poche où l'on a craché un clin d'œil d'on ne sait quoi à la barbe des hommes parqués en solitude c'est quoi ce cancer, cette évasion ? la prison des galaxies, un torchon gorgé de lumières que la conscience étreint dans sa douleur innocente une parturition volée au savoir, les bêtes savent, les pierres sauvages, l'océan, la distance la maladie en cours, agonie merveilleuse que soupçonne le trop dernier le respirant repus du fond de son trou à muets d'où surgit le grincement l'insignifiant peut-être du trop dernier parmi les repus résiduels toi, moi, notre culture aveugle la destruction au service du néant la prouesse de ce monde-là de sapiens sapiens perdu au fond du trou et grattant l'ombre avec ses ongles dégoûtés ses désirs irréels ses mauvais coups cartouches vaines le feu brûlé qui ne prend plus le feu brûlé l'espèce humaine l'espèce